La Poudrerie de Sainte Livrade
Les décrets-lois de Laval et Daladier du 8 Août et du 30 Octobre 1939 décident de l’expropriation sur 500 hectares de 80 propriétés agricoles en vue de la construction d’une poudrerie nationale dans cette grande plaine en bordure de la rive gauche du Lot entre Casseneuil et Ste Livrade.
Le décret du 20 Mai 1939 déclare urgente et d’utilité publique la construction de la poudrerie Livradaise en extension de celle de Bergerac.
Fin Octobre 1939, des entrepreneurs s’installent sur le site et recrutent de la main d’œuvre sur place. Celle-ci sera constituée en majorité de républicains espagnols réfugiés ayant fui les répressions franquistes en Catalogne.
Le sénateur-maire Gaston Carrère, décédé au cours de son mandat en 1936 serait à l’origine de ce projet. Cette volonté d’industrialisation avait pour but la création d’environ 2000 emplois, le doublement des rentrées fiscales pour la commune et un essor économique sans précédent dans la région.
Dès novembre 1939 plus de 5000 ouvriers de toutes origines travaillent sur ce gigantesque chantier. Des camps provisoires et des blockhaus sortent de terre à toute vitesse (le pays est en guerre contre l’Allemagne depuis le début du mois de Septembre 1939). Sept mois plus tard c’est la défaite de Juin 1940, les travaux sont stoppés et ne reprendront jamais.
Vestige d'un blockhaus qui permettait de stocker la poudre
Dès Juin 1941, les terrains sont remis aux chantiers de jeunesse. En Novembre 1943 l’occupant s’empare, sur le stock de la poudrerie fermée, de quelques dizaines de tonnes de matériels divers ainsi que de plusieurs véhicules utilitaires.
L'avenue des chantiers de la jeunesse
Stèle commémorative des chantiers de la jeunesse
Les chantiers de jeunesse sont dissous en Juin 1944 et nombreux sont ceux qui rejoignent les maquis de la région. A la libération le château de Miquels qui avait abrité la direction des chantiers de jeunesse devient le siège de la colonie de vacances du service des poudres et explosifs de Bergerac.
Château de Miquels
La loi du 13 Avril 1941 offre aux propriétaires terriens expropriés en 1939 la possibilité de récupérer leur biens dont le prix de rétrocession sera discuté à l’amiable.
De 1941 à 1944 le camp est occupé par les chantiers de jeunesse.
De 1945 à 1947 il sert de centre d’instruction de l’armée de l’air de Salon-de-Provence d’où son appellation de camp des aviateurs.
De 1948 à 1952 des indochinois appartenant à la légion des travailleurs de Toulouse y séjournent.
En 1954 il est ouvert de nouveau et réhabilité pour y accueillir les rapatriés d’Indochine en avril 1956.
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